Tout comme Nisha, Namuna reçoit le soutien de notre partenaire Chhori au Népal avec qui nous lançons le projet Pariwartan de réintégration de jeunes filles prostituées de force.
Découvrez son témoignage.
« Je m’appelle Namuna. Je suis originaire du district de Nuwakot au Népal.
Ma mère est morte en donnant naissance à son sixième enfant. J’avais juste 6 ans à l’époque et je me suis retrouvée à m’occuper de mes plus jeunes sœurs.
Mon père avait peu de terres. Pas assez pour nourrir toute la famille.
Nous avons dû travailler très jeunes. Aucun de nous n’a eu la chance d’étudier.
Mes frères et sœurs se sont mariés à 12 ou 13 ans.
Mon père a épousé une autre femme quelques années plus tard. Elle avait déjà quatre autres enfants. Nous sommes devenus une famille très nombreuse.
Et ma belle-mère n’était pas bonne avec nous.
Quand j’ai eu 8 ans, mon père m’a forcé à travailler dans un hôtel de la plus grande ville du district.
Je devais nettoyer toutes les chambres, faire la vaisselle et m’occuper des enfants.
Je travaillais 17-18 heures par jour. Je n’avais pas beaucoup de temps pour dormir.
Mon père prenait tout mon salaire pour nourrir la famille.
Après deux ans dans cet endroit, mon père m’a transféré dans un autre hôtel. A Rasuwa, à la frontière de la Chine où il y a beaucoup de touristes.
La patronne de l’hôtel me privait de nourriture. Elle me maltraitait moralement et physiquement. Les clients de l’hôtel profitaient de moi aussi.
Mon père m’a encore fait changer de lieu de travail dans le district de Nuwakot.
J’ai subi le même type d’exploitation et de harcèlement sexuel. Les clients m’emmenaient dans d’autres hôtels pour satisfaire leurs désirs sexuels. Et je n’étais pas payée.
Ma sœur aînée qui vivait dans la ville, était la seule personne avec qui je pouvais partager ma douleur. Elle voulait m’aider à sortir de cet endroit mais ne savait pas comment faire.
Et puis un agent a proposé à mon père de m’envoyer travailler à l’étranger. J’avais 14 ans à l’époque et mon père a fait faire mon passeport en augmentant mon âge de 4 ans.
Mais j’ai obtenu des informations par un travailleur social sur le programme de l’association Chhori à Bidur.
Et j’ai pu me libérer, je suis sortie de l’enfer.
Chhori m’a d’abord offert la possibilité de suivre une formation de couturière pendant 3 mois.
Et j’ai ensuite rejoint leur auberge à Katmandou.
J’étudie aujourd’hui en classe 3 (équivalent du CE2) et je travaille dans l’atelier d’artisanat de Chhori.
«
Les ventes de notre bracelet Pariwartan vont aider des filles comme Namuna et Nisha à sortir de la prostitution et à se réinsérer.
Avec le bracelet Pariwartan, qui signifie « changement » en népalais, vous affirmez le droit des femmes au respect et à la dignité, vous changez leur vie.