Se reconstruire après un abus : le témoignage de Nisha

21 Juin, 2022

Nisha est l’une des jeunes femmes népalaises soutenues dans leur reconstruction par notre partenaire Chhori. Avec cette association, nous venons d’ouvrir un nouveau centre social à Katmandou pour apporter un soutien médical et psychosocial à des jeunes femmes victimes d’abus sexuels. Tout simplement à les aider à se reconstruire après un abus. Découvrez son témoignage.

« Je m’appelle Nisha, j’ai 18 ans et j’appartiens à la caste dite des intouchables.
Je viens d’une famille d’agriculteurs, dans le centre-ouest du Népal. Comme nous n’avons pas de terres, nous avons toujours eu des fins de mois difficiles.
Quand j’avais 11 ans, un gars de mon quartier m’a droguée et quand je me suis réveillée, j’étais en Inde. Il m’a violée et m’a forcée à devenir sa femme avant de me ramener au Népal.
Je suis tombée enceinte à l’âge de 12 ans.
J’ai fait une fausse couche.
J’ai fait deux autres fausses couches à l’âge de 13 ans.
Mes beaux-parents me torturaient mentalement. Je subissais des abus sexuels continuellement. Ils ne se souciaient pas de moi.
En voyant mon état, un homme m’a aidée : il a réussi à m’emmener à l’hôpital. Il a retrouvé ma famille et m’a ramenée chez mes parents.
Mais j’étais maintenant déshonorée. Les gens de ma communauté m’ont blâmée. On ne m’a pas donné la chance de me réintégrer.
Je me suis donc enfuie à Katmandou pour trouver un emploi et vivre par mes propres moyens.
Grâce à des connaissances, j’ai fini par travailler dans un restaurant comme serveuse.
J’avais un très grand rêve, celui de faire des études.
J’avais l’espoir de trouver un bon emploi et de poursuivre mes études.
Mais je travaillais 18 heures par jour. Pas le temps d’étudier.
L’endroit où il me logeait était sombre, très sale et prenait l’eau. Il m’exploitait.
J’ai donc déménagé dans un autre hôtel : les clients y maltraitaient les filles. J’y ai subi toujours plus d’abus des clients et d’harcèlement sexuel.
Et toujours pas le temps d’aller à l’école.
J’ai commencé à chercher de l’aide pour me sortir de là.
Au bout de quelques mois, j’ai rencontré une fille, la vice-présidente de l’association Chhori. Elle avait réussi à se reconstruire après des abus.
J’ai rejoint le refuge de Chhori et j’y suis restée. J’ai commencé ma scolarité en classe 6 (6e). J’ai réussi mon examen et je suis maintenant en classe 7 (5e).
En parallèle, je fais des travaux d’artisanat et de couture pour Chhori.
Je me sens mieux. Je me sens chanceuse de réaliser mon rêve d’étudier.
Chez Chhori, je me sens plus à l’aise que dans ma propre maison. »

Les ventes de notre bracelet Pariwartan vont aider des filles comme Nisha à sortir de la prostitution et à se réinsérer. 

Avec le bracelet Pariwartan, qui signifie « changement » en népalais, vous affirmez le droit des femmes au respect et à la dignité, vous changez leur vie.

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