Les élections municipales népalaises se déroulent ce vendredi 13 mai. Un événement majeur dans la vie politique au Népal puisqu’il s’agit des 2e élections municipales de l’histoire du pays depuis l’instauration de la constitution népalaise en 2015 et la mise en place progressive de ses institutions. Buddi Shrestha, notre directeur des opérations au Népal, nous parle de l’importance de ces élections pour le pays mais aussi pour nos activités sur le terrain.
Comment fonctionne la vie politique au Népal ?
La monarchie a été abolie en 2008 dans le pays. Le Népal est désormais une République dont le système repose sur 3 niveaux : le niveau fédéral et 7 provinces découpées en 753 municipalités. Nous élisons ce vendredi les représentants au niveau municipal.
Il faut savoir que l’instabilité politique, censée se réduire après la formation d’un gouvernement ayant obtenu la majorité des sièges au parlement en 2017, reste un énorme défi chez nous. La Cour suprême a déclaré illégale la dissolution du parlement par le premier ministre en 2020 et l’a rétabli, mais l’agitation politique a laissé place à une scission du puissant parti communiste formé par les Marxiste-Léniniste unifiés et les Maoïstes. En raison de cette scission, la coordination avec les représentants du gouvernement est devenue plus difficile au niveau local.
Y a-t-il une ferveur populaire autour de ces élections ?
Si beaucoup de gens restent méfiants vis-à-vis des partis politiques, globalement la population est mobilisée pour aller voter. Avec l’application du code de conduite électoral, le pays est à l’arrêt pendant 5 jours. A Katmandou, presque tous les établissements sont fermés pour permettre à la population de retourner chez elle pour voter.
Quels sont les enjeux autour de ces élections ?
Les 18 millions de votants vont élire, parmi près de 80 partis politiques, le conseil municipal, les maires, les adjoints, les présidents de quartier. Dans le système fédéral, fortement décentralisé, le pouvoir des municipalités est assez important pour améliorer la vie quotidienne des gens : développement des infrastructures, progrès sociaux, opportunités d’emploi, contrôle de la corruption, accès à l’éducation, …
Ces élections ont donc aussi un effet sur nos activités auprès des populations. L’éducation, par exemple, relève uniquement de la responsabilité de la municipalité locale avec qui nous travaillons en étroite collaboration et qui doit approuver chacun de nos projets. Si l’équipe municipale est sensible au développement de la Petite Enfance par exemple, il nous sera plus facile de plaider pour développer les budgets publics alloués à ce domaine.
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