Portrait du mois : Ines Sawadogo

25 Nov, 2021

Inès Basnéwendé Sawadogo, assistante chef de projet au Burkina Faso et engagée pour l’émancipation des femmes dans son pays, nous parle de son rôle au sein de l’association et de son parcours.

Inès, quel chemin t’as mené chez Planète Enfants & Développement ?

Je suis née il y a 26 ans à Arbollé dans la région du Nord du Burkina Faso ! Après des études en Gestion des Ressources Humaines et l’obtention d’une licence, j’ai débuté ma carrière en 2017 dans le domaine de la protection de l’enfance au sein de l’ONG Educo. Je me suis ensuite investie aux côtés de l’Association Féminine pour le Développement du Burkina (AFEDEB) en 2019. C’est à ce moment-là que j’ai rencontré Planète Enfants & Développement, que j’ai rejoint en 2020 pour travailler sur le projet de formation des femmes au métier d’assistante maternelle à Ouahigouya, dans le nord du pays.

Concrètement, en quoi consiste ton métier auprès de ces femmes ?

En charge du développement de notre projet sur Ouahigouya, je suis sur le terrain au quotidien. Je me rends dans les crèches créées par les assistantes maternelles que nous avons formées, ou à leur domicile, pour suivre l’évolution de leurs activités et leur apporter des conseils pratiques. C’est aussi une occasion pour échanger avec elles sur leur projet, leurs difficultés, leurs besoins d’accompagnement, sur un thème en lien avec leur métier…. J’organise aussi des rencontres collectives d’information et d’échanges avec les femmes formées.
J’accompagne également des jeunes femmes dans leur insertion professionnelle au sein de crèches déjà existantes. J’identifie par exemple les structures qui recrutent et je rentre en contact avec leurs responsables pour leur présenter PE&D, le projet et les informer de la disponibilité des assistantes maternelles diplômées.
Par ailleurs, j’encadre les animatrices d’une association partenaire qui fait la promotion du métier d’assistante maternelle.
Je travaille également à impliquer les acteurs locaux dans la mise en œuvre du projet (les maires, le directeur régional ou provincial en charge des affaires sociales etc.) et à trouver d’autres opportunités pour les femmes impliquées.

Quels sont tes défis et qu’est-ce qui t’anime ?

La situation au nord du Burkina Faso est très compliquée. Les attaques armées ont fait fuir de nombreux villageois vers la ville de Ouahigouya où le taux de chômage des femmes était déjà élevé. Les familles d’une partie des femmes que nous accompagnons sont devenues des hôtes pour les familles déplacées dans le pays. D’autres femmes, notamment celles de la commune de Tangaye, ne peuvent pas exercer leur métier dans leur village à cause des menaces de violence.
Les conditions de vies des populations se dégradent de jour en jour dans cette ville. Il est évident que dans ce contexte, les femmes et les enfants, qu’ils soient déplacés internes ou hôtes, sont devenus encore plus vulnérables.
Le développement du jeune enfant et l’émancipation des femmes sont des sujets qui me passionnent. Alors, me rendre dans une crèche créée par une femme que j’accompagne, y trouver des enfants en sécurité, très épanouis et des assistantes maternelles heureuses d’exercer cette activité qui changera sans doute leurs conditions de vie, me procurent fierté et me donnent l’envie de continuer le combat.

> En savoir plus sur le projet de formation et d’accompagnement des assistantes maternelles au Burkina Faso

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