Du 14 au 16 avril, les Cambodgiens célèbrent la nouvelle année selon le calendrier Khmer. Une occasion de se rassembler en famille et entre amis. Comment les cambodgiens organisent-ils ces 3 jours ? Quelles sont les traditions ? Quelles sont les origines de cette fête ? Sorya Chan, directrice de notre crèche Kidora, nous parle des coutumes de cette fête bouddhiste !
Qu’est-ce que le nouvel an Khmer représente pour les cambodgiens ?
Le Nouvel An khmer est une fête religieuse et traditionnelle très importante pour nous, il fait partie de notre identité culturelle. C’est un événement festif et familial qui apporte aux gens le bonheur, le succès et de nouveaux projets de vie. Les cambodgiens fêtent ainsi le passage à la nouvelle année que l’on appelle Chaul Chnam Thmey. Ils préparent des plats et des offrandes pour les moines, les plus pauvres et prient pour leurs ancêtres lors de cérémonies religieuses. C’est aussi une occasion de se réunir en famille.
Quelles sont les traditions du nouvel an Khmer ?
Avant la cérémonie officielle et pendant ces 3 jours fériés, les khmers nettoient et décorent leurs maisons dans une ambiance parfumée et lumineuse, avec des objets de cultes comme des fruits, des fleurs, … La plupart des gens invitent deux ou trois moines à faire une cérémonie de prière chez eux pour la prospérité. Ils peuvent également préparer de la nourriture pour les moines de la pagode où ils souhaitent se rendre.
Celles et ceux qui viennent de province mais qui travaillent en ville retournent auprès de leurs proches. Le 3e jour de la cérémonie, les enfants donnent à leurs parents et aux personnes âgées, un bain qui s’appelle » Srong Tek Preah « .
Qu’a-t-on coutume de manger pendant le nouvel an et comment s’habille-t-on ?
Les cambodgiens cuisinent beaucoup pour cet événement et surtout de la soupe de poulet au curry et des nouilles de riz ou de la soupe de nouilles de riz khmère (Num Banh Chok Somlor Khmer) avec des légumes frais.
Nous portons des vêtements traditionnels à la pagode qui sont pour la plupart fabriqués à partir de différentes soies khmères.
C’est aussi un événement pendant lequel les cambodgiens jouent et dansent ?
Tout à fait. Notre nouvel an est en période estivale, juste avant la saison des pluies. On y fait beaucoup de jeux dans les pagodes ou dans les parcs comme casser des jarres remplies de bonbons, des courses en sac, de la pétanque khmère … (Teahn Prut, Chaol Chhoung, Bos Ongkunh, Leak Konsaeng, Domderm Sluk Chaue, Sdach Jung, Kuorng/Ktey, Klaeng Jab Kone Mun et Baykhom …).
On fait aussi des batailles d’eau dans les rues ou les jardins !
On trouve la danse du Trod presque partout au Cambodge pendant la période du Nouvel An. Mais il y a aussi d’autres spectacles traditionnels comme la danse de la noix de coco, la danse Choun Por…
A l’origine du nouvel an khmer, la légende de Preah Prom
Convaincu de son intelligence supérieure, le Dieu à quatre visages Preah Prom rendit visite à Thomabal Komar, un jeune homme célèbre dans la région pour ces connaissances et lui promit d’offrir sa tête s’il ne parvenait pas à répondre à la question suivante : « Quels sont les trois actes qui apportent chance et réussite chaque jour » ? Thomabal Komar, qui ne sut pas répondre, se réfugia sous un arbre pour méditer. Dans cet arbre, deux aigles discutaient de cette histoire dont ils avaient entendu parler. Le jeune homme les écouta attentivement et retourna alors voir le Dieu pour lui rapporter la réponse qu’il avait entendue : pour réussir, l’Homme doit se laver le visage le matin, prendre une douche dans la journée et se laver les pieds le soir.
Preah Prom tint sa promesse et sa tête fut placée en haut du Mont Mérou : elle provoquerait alors l’apocalypse de la Terre. Depuis, chaque année, vers la mi-avril, il se dit qu’une des douze filles du Dieu – qui réprésentent chacune un des douze animaux de la mythologie khmère – rejoint le Mont Mérou pour prendre soin de la tête de leur père.