Trois chercheuses de l’Université Paris-Dauphine effectuaient une mission début septembre pour rencontrer notre équipe au Népal et préparer l’étude d’impact de notre programme d’éducation parentale pour 500 népalais.
Nolwenn Deschard, notre experte Petite Enfance, nous explique.
En quoi consiste cette grande campagne d’éducation parentale au Népal ?
Nous avons préparé un programme de 15 sessions dites « d’éducation parentale » pour 500 parents de la région de Dhading. Lors de ces ateliers animés par des travailleurs sociaux entre décembre 2022 et décembre 2023 sous la forme d’activités et de jeux, nous échangerons sur les pratiques actuelles des parents, les stades de développement du jeune enfant, les discriminations filles-garçons, la protection et les droits des enfants, l’importance du jeu… Car le seul travail de l’enfant, c’est de jouer !
Pourquoi mener ces ateliers avec les parents ?
De nombreux parents de régions reculées au Népal ne savent ni lire ni écrire et n’ont accès à aucune information pour les soutenir dans l’éducation de leurs enfants. C’est à eux que s’adressent ces sessions en premier lieu. Notre objectif est de les aider à mieux comprendre leurs enfants, de les accompagner dans leur éveil et leurs apprentissages, mais aussi leurs émotions. Nous espérons faire prendre conscience aux parents de pratiques éducatives parfois violentes et ainsi les faire diminuer.
Nous souhaitons également améliorer la santé des enfants en donnant des éclairages aux familles pour mieux équilibrer les repas, reconnaître les signes de malnutrition et connaître les services de santé disponibles dans leur secteur.
Et comment allez-vous mesurer les changements au sein des familles ?
Ces ateliers vont faire l’objet d’une étude d’impact pilotée par trois chercheuses de l’Université Paris Dauphine, en partenariat avec l’ISER-N (l’Institut de Recherche Sociale et Environnementale au Népal). 1 000 parents vont intégrer l’étude et être soumis à un questionnaire de compétences parentales en novembre (après la saison des récoltes, des festivals et la tenue de nouvelles élections). Le niveau de développement global de leurs enfants sera également évalué en début de processus. Ensuite, ces 1 000 parents vont être séparés en 2 groupes : le pôle de 500 parents qui vont suivre les ateliers d’éducation parentale (en 50 groupes de 10 personnes), et le pôle témoin de 500 autres parents qui n’en bénéficieront pas. Au bout d’1 an, le même questionnaire sera reproposé aux 1 000 parents, dans le cadre de l’étude d’impact avec l’Université Paris Dauphine, pour analyser l’évolution de chacun des deux pôles ; et une nouvelle évaluation de leurs enfants sera réalisée.