Notre chef de projet Arnaud Tougma s’est rendu dans la ville de Koudougou au Burkina Faso début juin, pour rendre visite aux jeunes filles mères que nous accompagnons depuis quelques mois par l’intermédiaire de l’association Promacel.
Retour sur cette mission avec Arnaud.
« A chaque nouvelle rencontre, je vois que les choses avancent petit à petit. Depuis que le Père Oudet nous a appelés au secours l’année dernière pour venir en aide à des filles-mères isolées de Koudougou, nous avons d’abord apporté un premier soutien d’urgence pour régler des loyers, apporter des vivres et effectuer des suivis de santé.
Le Père Oudet, au Burkina Faso depuis plusieurs décennies, a souhaité développer une association locale pour encadrer et assurer l’aide apportée à ces adolescentes en dehors de son engagement de longue date en tant que missionnaire. L’association Promacel, composée de femmes soutenues par le passé, mais aussi d’agents de la fonction publique ou d’étudiants, est récente et doit s’organiser. Le rôle de Planète Enfants & Développement est de l’y aider.
Je l’accompagne à bien définir et respecter les rôles de chacun de ses membres, à se former et tenir correctement sa comptabilité, à organiser le soutien aux filles-mères. Cela va des actions de relogement, à de l’appui pour assurer leurs besoins en termes de nourriture et de santé. Lors de ma mission début juin, j’ai apporté un ordinateur pour faciliter le travail de l’association et une moto pour permettre à ses membres de rendre visite aux jeunes filles excentrées de la ville.
Ce dernier point est d’ailleurs un sujet sur lequel nous devons travailler. Au cours de la visite et des échanges que j’ai pu avoir avec une dizaine de jeunes mères, j’ai pu constater que certaines se retrouvent trop loin de la ville et des services sociaux dont elles pourraient bénéficier.
Nous allons donc travailler avec Promacel pour reloger des filles à proximité de centres de santé notamment, pour une meilleure prise en charge de celles qui sont enceintes, des mères et de leurs bébés. Nous prévoyons aussi d’organiser de nouvelles réunions avec ces dernières, à proximité de chez elles, pour les sensibiliser à leur rôle de mère, à la santé reproductive et à leurs droits. Nous devons par exemple organiser l’établissement des documents civils pour les enfants. Nous commençons également à présenter des formations à ces jeunes mamans pour qu’elles développent des Activités Génératrices de Revenus et s’en sortent petit à petit par elles-mêmes. »
25% des adolescentes burkinabè âgées de 15 à 19 ans sont tombées enceintes en 2018. Dans les croyances Mossi, peuple majoritaire dans le pays, tomber enceinte hors mariage met en danger de mort tous les hommes de la famille. La plupart des adolescentes enceintes se retrouvent donc rejetées, seules et sans ressources. Nous souhaitons donc accompagner l’association Promacel à apporter un soutien d’urgence à une centaine de jeunes filles seules, concernées par ces grossesses précoces, mais aussi leur offrir la possibilité de se re-scolariser ou de se former.
NB : pour le bien-être de ces jeunes filles et leur réinsertion, nous ne divulguons pas leurs identités.