Dans quelles conditions de sécurité vivent les Burkinabés aujourd’hui ?
Le niveau de violence dans le pays a atteint des records ces derniers mois. Les groupes armés terroristes ont beaucoup recruté. Ils ont aussi posé des mines pour piéger les routes et empêcher les forces de sécurité d’intervenir. Depuis quelques temps, ces groupes ciblent en priorité les populations civiles pour tendre des embuscades aux forces de sécurité qui viennent leur porter secours.
Rien qu’entre avril et mi-juin, près de 300 civils ont été tués dans 115 incidents sécuritaires. Les régions du Centre Nord, du Sahel et de l’Est sont toujours les plus affectées.
Quelles sont les conséquences pour la population ?
Dans les campagnes, la majorité des gens vit de l’agriculture et de l’élevage. Mais de plus en plus souvent victimes de pillages ou menacés de mort, beaucoup fuient leurs villages ou s’isolent.
Le Burkina Faso compte aujourd’hui près d’1.4 million de déplacés internes, exerçant une forte pression sur les grandes villes du pays. Plus de 2000 écoles ont fermé leurs portes. Et la famine menace le pays : la plupart des agriculteurs n’ont pas pu cultiver et les prix des matières premières ont beaucoup augmentées.
Comment l’équipe de PE&D continue-t-elle de travailler dans ces conditions ?
Nous avons renforcé notre dispositif de sécurité. Nous évaluons régulièrement les risques dans les zones où nous intervenons, nous avons mis en place des procédures de déplacements, des canaux de communication avec nos partenaires locaux et renforçons la formation des équipes salariées et partenaires sur les bons réflexes sécuritaires. Sans changer notre ADN, nous nous adaptons à la situation. PE&D tente de se positionner dans les villes tampons qui accueillent les déplacés pour fournir aux mères et à leurs enfants un soutien sur les questions d’éveil et d’éducation. Il est essentiel de tous nous mobiliser pour protéger tous ces enfants victimes de violence dès le plus jeune âge.