Kosal Phat est une femme forte. Elle est veuve et vit avec les sept membres de sa famille dans le district de Daeum Chan, un quartier très pauvre de Phnom Penh au Cambodge. Mais elle a décidé de prendre sa vie en main et de combattre la violence envers les femmes, les inégalités et la pauvreté dans son quartier.
« La situation des femmes est difficile ici. La plupart des hommes travaillent loin de chez eux et se saoulent souvent le soir. Les femmes doivent s’occuper des enfants, des tâches ménagères, tout en assurant un travail à temps partiel dans leur quartier. Malgré tout, de plus en plus sont intéressées à prendre des responsabilités dans la communauté ».
En effet, 4 membres sur 5 des groupes d’habitants bénévoles qui agissent pour aménager leur quartier sont des femmes. On les appelle les groupes PASSA. Kosal est très influente dans le groupe de son quartier où résident plus de 600 familles.
En tant que responsable de la communauté, je suis très fière de jouer un rôle aussi important. Je reçois de nombreuses plaintes des habitants sur la situation difficile à laquelle ils sont confrontés. Mon défi est de les rassembler et de les mobiliser pour résoudre ensemble les problèmes à l’échelle de la communauté.
La fierté de Kosal est de voir sa communauté vivre dans de meilleures conditions, les femmes traitées sur un pied d’égalité et habilitées à diriger :
« Je me considère comme un modèle et j’encourage les femmes de la communauté à faire face à la discrimination, à combattre la critique et à être courageuses. En tant que femme, vous devez lutter contre les critiques, les préjugés et les normes sociales. Nous devrions partager les tâches ménagères avec les hommes, pouvoir porter ce que nous voulons et sortir le soir si nous le voulons. Ici, il est difficile d’éviter ces remarques déplacées, mais il est important de ne pas accepter et de ne jamais abandonner C’est grâce à une bonne solidarité que nous parviendrons à obtenir des maisons solides, de meilleures infrastructures et un nouvel équilibre entre les hommes et les femmes au sein des familles. Avec des rôles plus équilibrés, les femmes sont moins confrontées à la violence domestique et trouvent de plus en plus d’emplois en augmentant leur confiance en elles.«
Kosal fait partie des femmes actives de notre projet HALI, qui vise à améliorer les conditions de vie dans les bidonvilles de Phnom Penh. Au-delà de l’habitat, le projet s’attaque plus largement aux causes profondes qui affectent les populations de ces quartiers. Avec sa vocation à intervenir à 4 niveaux : le couple, la famille, la communauté et l’écosystème, la question du genre, de l’égalité homme-femme, est devenue incontournable pour aider les ménages les plus fragiles. Les méthodologies participatives déployées ont permis une forte implication des femmes tant au sein de leur famille que de leur communauté. |
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