Le 25 avril 2015, un violent tremblement de terre frappait le Népal, provoquant la mort de plus de 9 000 personnes. À l’approche de ce triste anniversaire, Maya Verbist, notre Directrice au Népal, témoigne de ce qu’elle a vécu et de ce qu’il reste aujourd’hui de cette catastrophe.
« J’étais à la maison avec ma famille. C’était un samedi midi et nous préparions le déjeuner. Dès que la terre a commencé à trembler, nous nous sommes précipités dehors. Heureusement, notre quartier n’a pas été endommagé.
Nous sommes restés dehors le reste de la journée et la nuit avec de nombreux voisins. Il y a eu de nombreuses répliques. La deuxième nuit, il pleuvait et nous avons dormi avec une trentaine de voisins dans notre appartement situé au rez-de-chaussée, toutes les portes ouvertes pour pouvoir sortir en cas de besoin. Nous avons vécu un moment difficile et effrayant. Mais cette période a aussi rapproché les gens ».
À Katmandou, la reconstruction reste inachevée.
“10 ans après le tremblement de terre on peut toujours voir des traces dans la ville et dans les villages.
La reconstruction de certains temples de Durbar Square (le centre historique de la ville) est toujours en cours. Et dans les rues étroites des vieux centres, on voit encore des maisons soutenues pour éviter qu’elles ne s’effondrent.”
Dans les zones rurales, la situation est souvent encore plus précaire.
“Certaines familles vivent encore dans des maisons endommagées. Malgré les efforts et le soutien du gouvernement dans la reconstruction (environ 2 000 euros), certaines familles n’ont pas reçu d’aide. Ou bien elle n’a pas suffi.
Nombreuses de ces maisons servent aujourd’hui d’entrepôts ou sont laissées vides, car l’argent n’était pas suffisant pour construire une maison digne de ce nom pour loger la famille.”
Malgré tout, des progrès ont été faits dans certains domaines. Le plus grand défi reste la préparation à une nouvelle catastrophe naturelle d’une telle ampleur.
“La plupart des écoles ont été reconstruites, ainsi que les centres de santé. Le principal défi est la préparation de l’Etat et des habitants aux catastrophes. Ou plutôt le manque de préparation. Jusqu’à présent, les plans élaborés immédiatement après les tremblements de terre n’ont pas été mis en œuvre (espaces ouverts dans la ville, codes de construction, …). »