
Dimanche 1er juin, nous célébrerons la journée mondiale des parents. Comment ne pas en profiter pour vous présenter Ginette, maman de 6 enfants, qui met chaque jour son expérience, sa bienveillance et sa force au service des autres. En tant qu’éducatrice de jeunes enfants, elle accompagne non seulement les tout-petits, mais aussi leurs mamans, souvent fragilisées et éloignées des parcours classiques.
Bonjour Ginette, peux-tu nous parler un peu de ton parcours ?
Je suis d’origine haïtienne et j’habite dans l’Essonne. Depuis petite, j’aime dessiner. Je voulais faire une école d’art, mais avec mes notes, j’ai plutôt été orientée vers un bac pro secrétariat ! Que je n’ai pas aimé ! Puis j’ai tenté un BTS Assistante de direction.
J’ai travaillé comme secrétaire médicale mais après un bilan de compétences, j’ai compris que j’aimais le service à la personne surtout auprès des enfants. Je suis alors devenue nounou à domicile et j’ai décidé de suivre une formation d’éducatrice de jeunes enfants. Pendant cette période, j’ai eu mes 3 premiers enfants. Ce fut intense mais très enrichissant ! J’ai ensuite passé le concours de la fonction publique, j’ai travaillé en crèche publique et privée. Et j’ai eu mes 3 autres enfants aussi !
Qu’est-ce qui t’a poussée à rejoindre notre programme Chemins d’Enfances ?
Dans ma vie personnelle, j’ai toujours eu le désir d’aller vers les autres : sans-abris, femmes en prison, migrants… Avec ma sœur infirmière, on allait à leur rencontre pour leur apporter un café, des vêtements, une écoute. Ce poste chez Planète Enfants & Développement m’a tout de suite parlé. Il me permet d’allier l’accueil de l’enfant et le soutien aux mamans qui, sans mode de garde, ne peuvent pas se former.
Peux-tu nous décrire ton quotidien ?
Avec Rama, ma collègue en service civique, nous accueillons des enfants de 6 mois à 3 ans dans notre atelier Babycréatif pendant que leurs mamans suivent une formation avec notre partenaire Emmaüs Connect dans le 12e arrondissement de Paris. On reçoit 3 à 5 enfants pendant deux mois.
Nos journées sont rythmées afin de donner des repères aux enfants : accueil, jeux libres, chanson du bonjour, activités (dessin, peinture, danse…), sortie au parc, repas avec maman, sieste et activité calme. On termine avec une petite transmission écrite pour la maman.
Tu sens que tu contribues à quelque chose ?
Au début, certains enfants ne parlent pas français, bougent beaucoup, lancent les jouets. Il faut leur poser un cadre, les aider à comprendre les règles. Un enfant a besoin de repères pour se sentir en sécurité.
J’aime voir les enfants grandir, s’épanouir malgré la séparation du matin. Et ce qui me touche, c’est quand les mamans me disent : « Il parle plus, il joue mieux, il me laisse un peu plus tranquille. » Certains enfants passaient beaucoup de temps devant la télé, et en deux mois, ils changent.
Quand je vois les progrès des enfants et quand une maman peut continuer sa formation grâce à ce programme, je me dis que je sers à quelque chose. On organise aussi un café des mamans, deux fois par session. C’est un moment de partage, d’échange. J’y ai partagé ma passion pour la peinture, elles ont adoré. C’est un vrai moment de respiration pour elles.