Nous accompagnons les assistantes maternelles que nous avons formées ces derniers mois au Burkina Faso à développer leurs micro-crèches. Un des enjeux : faire connaître ce nouveau mode de garde, informer et convaincre les parents burkinabés de l’importance d’une bonne prise en charge de leurs enfants dès le plus jeune âge, mais aussi permettre l’émancipation de la femme. Pour mener à bien cette mission, nous avons récemment créé et diffusé 10 spots sur des radios de grande écoute au Burkina Faso.
Extrait : Depuis la naissance de son bébé, Alima n’arrive plus à venir aux marchés autant que nécessaire pour vendre son Benga (plat traditionnel). Elle envisage de déscolariser sa fille aînée pour l’aider à s’en occuper.
Interview d’Arnaud Tougma, notre chef de projet Petite Enfance au Burkina Faso
Une meilleure prise en charge des enfants, l’émancipation de la femme : pouvez-vous nous en dire plus sur les objectifs derrière ces spots radios ?
Nous avons créé ces derniers années le métier d’assistante maternelle au Burkina Faso et avons formé près de 300 femmes à l’exercer. Cela représente une réelle chance pour les tout-petits d’être accueillis dans de bonnes conditions, protégés et éveillés, mais aussi pour l’émancipation de la femme et de la jeune fille dans notre pays.
Cette formation offre non seulement un diplôme et des revenus à des femmes qui étaient en difficulté, et dans le même temps, permet à d’autres femmes et filles de se « libérer » de la garde des plus petits pour travailler et continuer l’école. En effet, de nombreuses femmes ont du mal à décrocher ou à conserver leur emploi car elles ne savent pas comment faire garder leurs enfants et s’en remettent parfois à leurs plus grandes filles, au détriment de leur scolarité.
Mais le métier est encore peu connu : l’enjeu est donc maintenant de faire connaître ce mode de garde et de rassurer des parents pour développer l’activité de nos assistantes maternelles.
De quoi parlent ces spots radios et pourquoi ?
Pour identifier les sujets qui préoccupent le plus les parents de jeunes enfants et les principales voix d’information qu’ils utilisent, nous avons réalisé une enquête de terrain auprès de 300 burkinabés en décembre dernier.
Il en est notamment ressorti que la radio est le 2e media le plus consulté après la télévision. C’est pourquoi nous avons produit, avec la Radio Télévision Nationale (RTB) et diffusé sur Radio Savane, 10 spots de sensibilisation, de 4 à 5 minutes en mooré (la langue la plus parlée du pays) et en français au premier trimestre 2022.
Conformément aux attentes ressorties dans l’enquête, nous y abordons des thèmes comme les maladies infantiles, l’allaitement maternel et la diversification alimentaire chez l’enfant, mais aussi le rôle du père et de la mère dans l’éducation, l’émancipation de la femme et encore la disponibilité des nouveaux modes de garde.
Extrait : Varouti ne comprend pas ce qu’on attend de lui en tant que père. « Tout ce que moi je sais, c’est que la femme s’occupe des enfants et l’homme va chercher la nourriture amenée. »
Souhaitez-vous continuer cette sensibilisation des populations par la radio ?
Oui, nous réfléchissons actuellement à un format d’émission radio récurrente qui prenne en compte les préoccupations des parents et y apporte des réponses d’experts. A suivre en 2022 !
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