 Protection contre les violences  2022

Le contexte

Souvent victimes de violences et de discrimination, de nombreuses jeunes filles népalaises fuient leurs villages et s’installent en ville à la recherche d’une vie meilleure. Seules et vulnérables, elles sont facilement recrutées comme serveuses, chanteuses, danseuses ou masseuses.

On estime qu’entre 40 000 et 50 000 d’entre elles sont finalement poussées à accorder des faveurs sexuelles.

La prostitution est devenu un crime en 2008 au Népal avec l’adoption d’une loi qui contrôle la traite des êtres humains. Par peur d’avoir un casier judiciaire, mais aussi de la corruption de la police par le crime organisé, ces jeunes femmes n’osent ni porter plainte, ni demander de l’aide.

Déjà stigmatisées par leur profession, beaucoup de ces jeunes femmes isolées vivent en grande précarité depuis l’apparition du Covid-19.

Les établissements dits du « divertissement pour adulte » au Népal, ont fermé leurs portes pendant des mois privant de nombreuses femmes de revenus. D’autres ont perdu leur emploi, repoussant les rêves de reconversion.
C’est également un moment très difficile pour les femmes qui avaient réussi à quitter le secteur de la prostitution en lançant leur propre entreprise. La crise économique a mis fin aux activités de beaucoup d’entre elles et les menace de devoir reprendre leur ancienne activité.

Le projet

Planète Enfants & Développement a soutenu son partenaire local Chhori dans. le développement d’une centre social multi-services destiné à orienter, informer, soutenir, des femmes prostituées.

Le centre social multi-services
Le centre ouvre ses portes en juin 2022 à Thamel, un quartier de Katmandou vivant la nuit et où les établissements de prostitution sont présents. Toutes les femmes du quartier peuvent ainsi s’y rendre pour bénéficier d’une écoute, d’un soutien psycho-social, de conseils en matière de santé ou encore juridique et de conseils d’orientation offerts par les travailleurs sociaux.

Des visites de sensibilisation dans les quartiers
Des travailleurs sociaux expérimentés se rendent 3 fois par semaine à la rencontre des femmes dans les quartiers pour les informer de l’existence du centre, leur prodiguer des premiers conseils, mais aussi cerner leurs besoins dans un secteur en perpétuelle évolution.

Des visites à domicile et un suivi psycho-social individuel
Les femmes qui en ont le plus besoin sont accompagnées de façon individuelle par des travailleurs sociaux. Dans le cadre d’un programme de 6 à 12 mois, à raison de 2 visites par mois, un ou une assistante sociale les écoute, les conseille et les oriente vers les services appropriés pour résoudre leurs difficultés (emplois, revenus, santé, violence, éducation parentale, …).
Dans la mesure où beaucoup de femmes prostituées souffrent d’anxiété, de peur voire de paranoïa, celles qui en éprouvent le besoin reçoivent le soutien d’un psychologue.

Des sessions de sensibilisation et d’autonomisation
Le centre social propose aux femmes des séances collectives d’information (sur des thèmes comme les violences sexuelles et domestiques, les relations saines de vie commune, …) et organiser des ateliers en petits groupes pour les encourager à s’exprimer : ateliers d’art-thérapie, de sensibilisation à la santé sexuelle et reproductive, de sensibilisation juridique (accès à la justice, trafic d’êtres humains, droits en tant que citoyens …)

Un programme d’orientation professionnelle
27 femmes ont été sélectionnées pour pour participer à des formations réparties sur deux modules de sept jours, destinées à les faire réfléchirr sur leurs compétences et leurs expériences, afin de les guider vers une réorientation professionnelle. Les bénéficiaires ont été soutenues dans leur accès à la formation professionnelle et/ou aux services de crédit pour créer une micro-entreprise et quitter le secteur de la prostitution. En 2023, 17 femmes ont soit repris leurs études, soit changé d’emploi ou lancé une activité génératrice de revenus supplémentaires après avoir participé à l’une des diverses activités proposées au centre social.

Une aide d’urgence à 120 familles suite à un séisme
Le 3 novembre 2023, un tremblement de terre de magnitude 5,8 secouait Jajarkot, une région d’où sont originaires des jeunes filles et femmes suivies dans le centre social Pariwartan. En cette période de fêtes, nombre d’entre elles
étaient retournées dans leurs villages d’origine pour célébrer Dashain et Tihar avec leurs familles. En réponse aux conséquences de cette catastrophe naturelle, nous avons soutenu notre partenaire Chhori dans la fourniture d’une aide d’urgence à 120 familles, par la distribution de tentes, de nattes et de nourriture. Outre l’aide matérielle, deux travailleuses sociales de Chhori se sont rendues dans les villages touchés pour apporter un soutien psychosocial à 170 élèves d’une école locale et à 15 familles.