Avec près de 750 sessions de soutien à la parentalité proposées à 500 parents de jeunes enfants népalais sur l’année écoulée dans le district de Dhading, nous nous apprêtons à réaliser en mai l’étude finale qui permettra de mesurer les effets produits du soutien sur les parents et les enfants (étude d’impact pilotée par l’Université Paris-Dauphine en partenariat avec l’INSER-N, Institut de Recherche Sociale et Environnementale au Népal).
En attendant les premiers enseignements, nous avons recueilli quelques témoignages de parents participants aux sessions.
« Namaskar. Je m’appelle Sujita. J’ai 29 ans et je suis la maman de 2 garçons, de 3 et 7 ans. La session d’aujourd’hui sur la protection de l’enfance m’a beaucoup touchée. Je me rends compte que je peux être violente avec mes enfants : parfois je leur parle mal ou je les ignore, je les secoue, je les tape… Je n’avais pas pris conscience avant de ces actes de violence qui ont un effet sur la façon dont ils grandissent. Je ne veux plus que ça arrive, ni que d’autres leur fassent du mal. »
« Mon mari est parti travailler à l’étranger. Je vis seule à Gajuri avec mon fil Simson, il a 5 ans. Il n’est pas toujours facile : il passe beaucoup de temps sur mon téléphone portable, il ne veut manger que la malbouffe du marché, il n’a pas beaucoup d’amis et j’ai du mal à le faire obéir. J’en suis venue à me mettre souvent en colère et le taper. Au début, je ne voulais pas participer aux séances qu’on m’avait proposées, je n’avais pas le temps. Et une copine m’a convaincue. J’ai emmené Simson avec moi, je n’avais pas le choix. Il y avait d’autres enfants. Il a commencé à jouer avec eux. Et a écouté aussi ce qui se disait pendant les séances. Il a commencé à changer et moi aussi. Je prépare plus de repas à la maison, avec son aide. Et il accepte de les manger. J’ai arrêté de trop utiliser mon téléphone devant lui. On fait maintenant des jeux ensemble, je lui raconte des histoires. On va mieux tous les deux. », Sita.
« En passant du temps avec d’autres parents, en me mêlant aux autres, j’apprends beaucoup. Ces réunions sont différentes des autres. Ce qu’on aborde est applicable dans la vie de tous les jours. Ça change ma vie de famille. », Shobha.
« Si on veut faire changer sa maison, son village, sa société, il faut commencer par changer soi-même. Et j’ai commencé à changer », nous dit Kamala.